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Crise du logement en Gaspésie: L'impact des "étévictions"
La crise du logement frappe durement les locataires dans tout le Québec.
Mais dans une région touristique comme la Gaspésie, la crise est amplifiée par un phénomène assez particulier qu’on ne retrouve pas nécessairement ailleurs.
Ce phénomène, qu’on pourrait appeler « étévictions », est un processus par lequel des personnes qui résident de façon permanente dans la région doivent quitter leur logement pendant la saison estivale pour faire place à des touristes.
Facilitées par les plateformes d’hébergement temporaire en ligne comme Airbnb, les étévictions sont très payantes pour les propriétaires: en quelques semaines, une résidence louée à des touristes rapporte plus que ce qu’elle peut rapporter annuellement en loyers.
La prolifération des conversions de résidences en hébergements touristiques au cours des dernières années s’ajoute à d’autres facteurs comme un bilan migratoire positif, un manque d’options locatives, la rareté des propriétés à vendre sur le marché et des coûts de construction dissuasifs pour aggraver la pénurie de logements en Gaspésie.
Selon les résultats d'un sondage du CIRADD, 13,2 % des locataires actuels en Gaspésie sont forcés de quitter leur logement en raison de la saisonnalité touristique.
Dans la MRC de La Côte-de-Gaspé, 19,23 % des locataires doivent quitter leur logement pour la saison estivale. Dans la MRC d’Avignon, cette proportion est de 11,1 %, ce qui est semblable à la MRC de Bonaventure (10,2 %). Du côté de la MRC du Rocher-Percé, ce sont 8,3 % des locataires qui doivent quitter leur logement. Finalement, dans la MRC de La Haute-Gaspésie, cette proportion est de 18,75 %, mais l’échantillon est de seulement 16 répondants, ce qui est significativement plus faible que dans les autres MRC (moyenne = 31,25).
Pour l’ensemble de la Gaspésie, 14,86 % des répondants qui sont locataires dans une municipalité dite centrale doivent quitter leur logement pour la saison estivale.
Hors saison, le prix mensuel moyen déboursé pour un logement à visée touristique est de 830,26 $ par mois, alors qu’il est de 768,03 $ pour les logements à visée non touristique.
Parmi les locataires qui doivent quitter leur logement à des fins touristiques, les migrants internationaux sont surreprésentés. En effet, 24 % d’entre eux doivent quitter leur logement l’été pour des raisons touristiques, comparativement à 14,29 % des migrants interrégionaux et à 4 % des migrants de retour.
Les locataires qui doivent quitter leur logement à des fins touristiques habitent principalement des maisons (53,57 %).
C’est le cas de Sylvain Picard, que nous avons rencontré. Sylvain doit libérer ces jours-ci la maison qu’il loue depuis février parce qu’elle sera louée par des touristes cet été.
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